lundi 3 août 2015

While We're (Still) Young...

Hier soir, une fois n'est plus coutume, je me suis rendue à ma séance de cinéma dominicale en solo... Le choix du film ne fut pas bien difficile, étant donnée la pénurie estivale de films de qualité. Mais enfin, en cherchant sur le programme, je me suis décidé pour While We're Young de Noah Baumbach en VOST. 



Grand bien m'en a pris ! While We're Young fait parti de ces films qui vous renvoient à votre propre existence, et pose un petit peu de poil à gratter là où il faut, sans être forcément révolutionnaire. 
Le principal ressort scénaristique, c'est le choc des générations vu par le prisme de la rencontre entre deux couples. L'un est relativement installé professionnellement et / ou artistiquement, il avoisine les 45 ans. L'autre duo, 25 ans, démarre dans la vie active avec toutes les galères que cela comporte. 
Mais là où je m'attendais à une succession de blagues sur le jeunisme et les vieux beaux ridicules (faut dire que la bande annonce fonctionne beaucoup là-dessus), j'ai eu l'agréable surprise de voir un film intelligent, écrit avec finesse et justesse et évitant les clichés.


A titre personnel (j'ai 35 ans, un enfant, bientôt 2), je me suis davantage reconnue dans le couple Stiller / Watts (le blondeur en moins, les rondeurs sexy en plus). While We're Young touche juste quand il parle de la parentalité (qu'elle soit assumée tardivement et parfois jusqu'au ridicule, manquée faute de temps parce qu'à 35 ans, on est parfois déjà trop âgée pour concevoir et qu'on a cru qu'on avait le temps, source d'anxiété...) ainsi que des bouleversements intimes et des déceptions taboues qu'elle engendre.
Le film sonne aussi douloureusement juste quand il est question de faire le point sur les opportunités manquées, les occasions de profiter de la vie qui ne reviendront pas, la sensation d'un quotidien accéléré saturé de nouvelles technologies...
Malgré tout, l'espoir réside dans la crise de la quarantaine - car finalement, c'est bien de cela qu'il s'agit - crise montrée comme salutaire, puisque malgré les désillusions et les tentatives parfois ridicules (la séance de vomi collective sous acides est très parlante) de retrouver sa jeunesse perdue, il en ressort une remise en question qui permet à chacun de se recentrer sur l'essentiel.
Le film n'est pas tendre non plus avec la jeunesse qu'il dépeint : faux-semblants et raccourcis, décisions trop impulsives, consumérisme excessif déguisé en passion frelatée pour le "vintage"... Le réveil est difficile et amer pour tous.
Mais là où le film est malin, c'est dans le dénouement, qui montre que chacun évolue, que la fin justifie parfois les moyens et que ce n'est pas forcément dramatique...
C'est un film en demi-mesures qui finalement fait du bien. Bref, c'est un film que j'ai vu à un moment de ma vie où il m'a parlé. 
Enfin, mention spéciale aux quatre interprètes principaux, dont les performances sont toujours parfaites. (Adam Driver forever !!!).

dimanche 26 avril 2015

Avengers, Age of Ultron... Pas mal...

Avec notre vie de parents, voir un film en amoureux avec ma tendre moitié n'est pas toujours évident. Mais s'il y a un événement que nous essayons toujours de voir ensemble, c'est un un film Marvel tout nouveau tout beau. Du bruit, de l'action, du pop-corn...Et quoi de mieux que le nouvel opus d'Avengers, j'ai nommé Age of Ultron? 



J'avoue que le premier film m'avait un peu frustrée. J'avais eu la malchance de le voir avec une 3D de mauvaise qualité (mais de toute façon, je n'aime définitivement pas la 3D) et j'ai eu beaucoup de mal à me faire à la VF. En plus, l'intrigue m'a paru étonnamment condensée pour une film de près de 2h30. Et puis les blagues de Whedon n'étaient pas toujours dans le ton. Après, ça reste un film d'action généreux pourvu d'un scénario qui se tient à peu près. Mais ce n'était pas la claque que j'attendais.

Alors que je m'attendais à une version 2.0, j'ai découvert un film qui creusait un peu plus ses personnages, avec un humour mieux intégré et ancré dans l'univers de super-héros ayant un quotidien comme nous tous (mais n'était-ce déjà pas le ressort comique sur lequel reposait Buffy?). 

D'autre part, Whedon offre un spectacle généreux qui s'adresse tant aux novices de l'univers Marvel qu'aux fans de la première heure. J'en veux pour preuve la scène d'ouverture, où l'équipe s'en va chasser le grand méchant d'Hydra à grand renfort de super-torgnoles (limite, c'est pas juste pour les gars en face...) et de technologies démentes. Parfaite pour mettre dans l'ambiance et inciter les plus jeunes à réclamer la moto de Captain America ou les poings en plastique de Hulk.







Sur une note plus adulte, l'interaction entre les personnages s'affine: on retrouve le schéma petit chaperon rouge versus big bad wolf (Buffy n'est définitivement pas morte), arrogance du scientifique génial face aux garants de la morale, mais aussi la gestion de l'ego démesuré de chacun (ce qui donne lieu à la scène hilarante du marteau de Thor).

On regrette tout de même que les personnages féminins soient bien plus travaillés que les personnages masculins qui finalement, restent très archétypaux. Scarlet Witch / Elizabeth Olsen est bien plus intéressante et réussie que son frangin peroxydé (quel était l'intérêt d'aller chercher Aaron Taylor Johnson - par ailleurs génial en Kick-Ass - quand le perso de Days of Future Past est si réussi?). On explique que les grandes absentes du film sont finalement des self-made women dignes de tous les honneurs. Seul Black Widow nous gratifie de sa présence. 

Autre bonne idée, l'idylle entre Banner / Hulk et Natacha / Black Widow. Mais cette trouvaille donne lieu à un face à face qui fait exploser le talent des deux acteurs, et par la même occasion fait passer une bonne moitié du casting pour des amateurs.



Pour terminer, je dirais que comme souvent, l'intrigue est secondaire. Le grand méchant fait son job, mais n'a pas le charisme de Loki (mon chouchou).

Je conseille donc Avengers, Age of Ultron pour un moment de pure détente, pourquoi pas avec des gamins (mais pas avant 8-10 ans, il y a quand même un bras arraché...). Si votre truc, c'est le cinéma indépendant, passez votre chemin.





jeudi 5 mars 2015

"J'ai tout essayé!" d'Isabelle Filliozat : livre d'utilité publique


Quelque peu sceptique sur les bienfaits de l'éducation positive (que je prenais pour une forme de laxisme, et convaincue par les bienfaits d'une bonne fessée de temps en temps), je me suis laissée convaincre par une première lecture, Au Coeurs des émotions de l'enfant, offert lors de ma grossesse.


Quelques années plus tard, arrivée à un point critique avec ma schtroumphette, et refusant la punition dénuée de sens pour me faire "obéir", je me suis tournée à nouveau vers Filliozat avec "J'ai tout essayé". 
Ce n'est pas un manuel qui donne des solutions toutes faites, soyons clairs, mais plutôt un livre très abordable qui aide le parent à se mettre à la place de son tout petit pour mieux comprendre les situations conflictuelles et les désamorcer en douceur.
Attention, il n'est nullement question de laxisme (Filliozat insiste bien sur l'importance des règles et du cadre pour mieux sécuriser l'enfant) mais davantage de la création de règles AVEC DU SENS. Ce qui prime, c'est le bien-être de chacun et la SECURITE des enfants.
Cela permet de vivre sa relation avec son enfant plus sereinement, de relativiser le regard des autres (si, si, des fois, on sent bien que "les gens" aimeraient bien nous voir déculotter et fesser notre progéniture pour prouver qu'on sait se faire respecter...).
A compléter par d'autres lectures, cependant (j'y travaille, d'autres articles à venir).

mardi 24 février 2015

Kingsman : Services Secrets

Si comme moi tu aimes la violence mais quand il n'y a pas trop sadisme et que c'est pour déconner, si tu aimes les bastons chorégraphiées au poil mais pas trop sanglantes quand même, si tu as un mug à l'effigie de Queen Elizabeth et que tu as une passion pour le Tea Time, si tu trouves l'accent anglais trooooop sexy et que tu en pinces pour Colin Firth version Darcy (version Bridget Jones ET Jane Austen)... Alors ce film est pour toi.
Plus sérieusement, quand j'ai vu la bande-annonce, je dois avouer que j'étais moyennement convaincue. La kaïra British avec l'espion agile du parapluie, je trouvais ça plutôt ridicule. Mais bon, il y a deux arguments chocs: Matthew Vaughn aux commandes (responsable de Kick-Ass et de X-Men: First Class) et Colin Firth en mentor.
Finalement, c'est un kiff total de 2 heures (en fait, 1h45, parce que la fin a quand même ses petits défauts). Notamment le plan cul avec la princesse scandinave. Mais bon, féministe un jour, féministe toujours.
Matthew Vaughn revisite les thèmes qui lui sont chers: le surhomme, la violence latente en chacun et la culture pop des 60s. Il y ajoute un parodie de films d'espionnage qui curieusement, n'est pas sans rappeler OSS 117 et une vraie tendresse pour la culture Britannique.
Et puis Vaughn s'offre un casting trois étoiles. La recrue (dont j'ai oublié le nom) échappe aux clichés du genre : il accepte volontiers d'échanger sa casquette contre du tweed, et Colin Firth prouve une fois de plus quel grand acteur il est (préparation physique, OK, mais des fois il fait vraiment peur). Quant à Samuel L. Jackson, qui l'eût cru, il est excellent dans un rôle à contre emploi.
J'adhère. Mais ce n'est peut-être pas pour tout le monde.


dimanche 25 janvier 2015

Wild



Hier soir, direction le ciné pour voir le dernier film de Jean-Marc Dallas Buyers Club Vallée : Wild. Annoncé sur une seule séance et seulement en VO, je me suis dit qu'il fallait faire vite, parce que le film n'allait pas rester longtemps à l'affiche.

Et là, bonne surprise, en arrivant (10 minutes après le début de la séance pour éviter les sempiternelles mêmes pubs que je ne peux plus voir en peinture), je m'aperçois que la salle est loin d'être déserte. Longue vie aux projections de cinéma indé à l'UGC !

Wild, c'est l'histoire d'une femme paumée qui décide de reprendre sa vie en main en partant faire le Pacific Crest Trail (chemin de grande randonnée qui relie la frontière mexicaine à la frontière canadienne.) Elle sort d'un divorce difficile, vit un deuil très douloureux et a quelques soucis d'addiction. Et c'est en marchant qu'elle va affronter ses démons intérieurs. Là, rien de bien original.

J'ai lu sur quelques critiques que Wild n'était que le pendant féminin et moins intéressant d'Into The Wild. Je ne suis pas d'accord. Le propos n'est pas le même : quand Sean Penn fait le portrait d'un individu en quête d'absolu et en rébellion contre la société, Vallée nous propose le parcours initiatique d'une femme en quête d'elle-même. Ici, il n'est nullement question de propos contestataires ou de militantisme. C'est simplement une femme contrainte de faire face à son chagrin après avoir épuisé toutes les stratégies d'évitement qu'elle a pu mettre en place (drogue, sexe, rock'n'roll). 

Le film commence donc en pleine nature. Attention : oubliez toute idée de grandes étendues vertes et le fantasme d'une nature originelle et bienveillante. Nous sommes dans le désert californien : le chemin et fait de cailloux, les teintes sont jaunes et ocres, et la végétation est austère. Plus tard, il y aura la neige, le froid et la perte des repères. Le grandiose se mérite. Et à l'image du parcours de l'héroïne, le chemin sera difficile, et il faudra se confronter à une réalité parfois visqueuse et peu engageante. (Ainsi, on verra Cheryl effrayée par une chenille velue qui s'est glissée dans son sac de couchage, ou se réveiller recouverte de grenouilles (Yeuk!!!)). 

Le ton est d'ailleurs posé dès le début, avec une scène qui m'a littéralement obligée à me planquer sous mon manteau (oui, oui, moi, une adulte de 34 ans). C'est un film fait de sueur, de larmes et de sang. Pourtant, tout n'est pas noir. Cheryl fait quelques rencontres, se confronte aux chagrins de tous et fait le constat qu'elle n'est pas si seule. Elle s'ouvre peu à peu au malheur d'autrui, s'autorise à prendre un peu du poids de chacun et à alléger sa propre peine par la même occasion (à l'image de son paquetage dix fois trop lourd pour elle, ou de ses chaussures trop petites.) Comme elle le dit elle-même, elle était persuadée que la souffrance était obligatoire, jusqu'à ce qu'on lui dise que ses chaussures n'étaient pas adaptées. 

J'ai également apprécié le regard posé sur la femme : le mec sympa qui débite son sexisme ordinaire, les jeunes chiens fous qui voient en Cheryl une femme qui profite de ses avantages (on lui apporte son café, on lui accorde certaines faveurs parce qu'elle est jolie), le prédateur glaçant (un chasseur en l'occurrence) qui parle d'elle comme si c'était un morceau de viande... Vallée pose sur les femmes un regard réaliste qui montre à quel point la condition de la femme est encore difficile dans les sociétés occidentales. Et pourtant les femmes de Wild prennent leur vie en mains, refusent de dépendre de qui que ce soit.

En définitif, Wild est en fait un film sur le fait de s'autoriser. Il faut faire pour soi ce que personne d'autre ne fera : vivre et accueillir le bonheur. Plus que le film de Sean Penn, c'est On the Road de Kerouac que je reconnais dans ce road trip.

Autre bonne surprise du film, c'est la présence d'acteurs vraiment lumineux. Reese Witherspoon est évidemment géniale. Mais je pense aussi à Laura Dern, qui fait preuve d'un charisme irrésistible en mère bienveillante et en femme malheureuse mais pas pour autant victime.

L'impact émotionnel de Wild est à retardement. Bien sûr, quelques scènes n'échappent pas à un pathos un petit peu trop appuyé (ah...la petite fille en pyjama qui soigne l'oeil au beurre noir de sa mère). Mais ce qui touche, c'est le message universel : l'impression du temps qui passe trop vite, la peur de ne rien accomplir dans sa vie, la peur de passer à côté. 

A voir.


dimanche 11 janvier 2015

Un gâteau pour ma princesse...

Aujourd'hui, Hier, ma princesse a eu 4 ans. Et pour la première fois, j'ai eu l'impression qu'elle n'était pas née hier. Elle a grandi et est devenue une belle petite fille facétieuse, jolie et intelligente. Et elle a déjà un sens de l'humour ravageur. Bref, j'adore mon petit zombie.

Pour fêter l'événement, quoi de mieux qu'une pâtisserie combinant confiseries empruntes de nostalgie (pour maman) et Nutella (pour Louise)? J'ai donc opté pour un roulé au Nutella. Alors oui, je sais, le Nutella, c'est bourré d'huile de palme. Mais une fois de temps en temps, faut savoir se faire plaisir. Viendra un jour où je ferai la pâte à tartiner moi-même. Mais pour l'instant, je n'ai ni le temps ni l'envie.

Sans plus attendre, ma recette.

Ingrédients:

pour le biscuit

  • 3 œufs
  • 120 grammes de sucre
  • 40 grammes de farine
  • 50 grammes de Maïzena
  • 1 pincée de sel
pour la garniture
  • 200 gr de Nutella
  • quelques oursons chocolat / guimauve
  • du sucre glace
Faire chauffer le four à 150°C.
Casser les œufs et séparer les blancs des jaunes. A la pesée des ingrédients, prévoir 100 gr de sucre d'un côté et 20 grammes de l'autre. D'un côté, battez les jaunes et le sucre jusqu'à ce que le mélange blanchisse, puis ajoutez la farine et la Maïzena. De l'autre, battez les blancs en neige avec la pincée de sel. Quand les blancs commencent à prendre, ajouter les 20 grammes de sucre restant. Cela donne plus de tenue mélange (un peu comme une meringue légère). Incorporez les blancs aux jaunes. Étalez la préparation sur une feuille de papier cuisson préalablement beurrée et sucrée puis posée sur une plaque. Égalisez la surface et enfournez une quinzaine de minutes. 
Quand le biscuit sort du four, le rouler avec la feuille cuisson.
Pendant ce temps, laissez le pot de Nutella dans de l'eau très chaude pour le rendre coulant. Déroulez le biscuit et étalez le Nutella puis roulez à nouveau en ôtant le papier (qui doit se détacher sans problème). Mettre sur un plat de service, saupoudrez généreusement de sucre glace et décorez avec les oursons.

Tada!



jeudi 1 janvier 2015

La Famille Bélier... Un film bien de chez nous...


Après le matraquage médiatique autour de La Famille Bélier, je n'étais pas extrêmement emballée à l'idée de ce film. Mais devant le programme cinéma peu folichon de cette semaine, je me suis dit qu'un feel-good movie serait le bienvenu en ce jour festif.

Bon...

En même temps, je le sentais déjà pas à la bande annonce...



Quand la bande annonce fait 2 bonnes minutes et contient déjà toutes les bonnes réparties du film, ça sent le roussi. Quand on s'aperçoit que toute l'intrigue tient dedans, ça devient inquiétant. Mais quand on a passé le premier quart-d'heure et qu'on réalise que tous les moments funs vus dans la BA sont les SEULS du film, là, on se dit que ça va être long, les 90 minutes restantes.

Bon, j'avoue, je suis un peu sévère, il reste quand même quelques bons moments. Mais cela ne fait pas oublier les gros défauts du film.

D'abord, qu'est-ce que ça raconte, ce film? C'est l'histoire d'une famille d'agriculteurs bretons. Les parents et le fils cadet sont sourds, la fille aînée est entendante. La jeune fille joue un rôle essentiel au sein du business familial puisqu'elle fait le lien entre les parents et le monde extérieur. Mais voila : Paula se découvre un don pour le chant et souhaite intégrer une école prestigieuse à Paris, avec le soutien son prof. 

Bon, je vais être honnête, je n'ai pas détesté. Certaines scènes sont plutôt drôles et le film tend à éviter le pathos facile (mission plutôt réussi...). Par exemple, les consultations du médecin sont tout de même hilarantes. 
Pour une fois, les relations familiales sont plutôt réalistes (les parents ne sont pas infaillibles et peuvent même être vaches avec leur progéniture).
La sexualité apparaît comme quelque chose de naturel et de décomplexé, du moins du côté des parents (la scène dans les toilettes du lycée m'a paru tout de même un peu limite du côté des ados).
Enfin, la confrontation entre les parents sourds et le monde extérieur expose un vrai choc des cultures (j'ai trouvé plutôt juste la scène où les parents assistent à la prestation de leur fille au spectacle du lycée). Mais les personnages ne se posent jamais en victimes et revendiquent leur identité. (Damiens fait des étincelles quand il explique au maire sortant qu'il va l'exploser, et Viard est plutôt touchante lorsqu'on réalise qu'elle ne voulait pas avoir un enfant entendant).
Et puis il y a Eric Elmosnino, que j'adule depuis sa prestation dans Gainsbourg, Vie héroïque. (Même en fan de Michel Sardou, parfaitement !)

Il est donc regrettable qu'avec ces atouts vendus clés en main, Eric Lartigau nous livre finalement un film assez convenu, cousu de fil blanc. L'héroïne du film (interprétée par Louane Emera) manque de charisme et son jeu n'est pas à la hauteur de ses partenaires. Son amoureux, ersatz de Robert Charlebois à 19 ans, est bien pâlichon. A contrario, le duo formé par le petit frère Bélier et la meilleure amie de l'héroïne fonctionne à merveille, et je me dis que j'aurais presque préféré voir un film racontant leur histoire. 
Plus grave, certaines scènes ne fonctionnent pas du tout et tendent un peu trop vers le cliché ("Je suis contrariée, je me précipite hors de la classe, je vais me jeter de l'eau sur le visage dans les toilettes") voire le caricature (l'attitude des parents lors de ce qu'ils pensent être le premier rendez-vous amoureux de leur fille).

Au final, La Famille Bélier est passé à côté d'une réussite artistique similaire à celle d'Intouchables. Le ton se cherche, l'intrigue est convenue. Cela reste un spectacle sympa qui appartient au haut du panier en ce qui concerne les productions françaises actuelles.